Face aux défis audiovisuels et cinématographiques du Tchad, l’APCA est créée.

Article : Face aux défis audiovisuels et cinématographiques du Tchad, l’APCA est créée.
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31 août 2017

Face aux défis audiovisuels et cinématographiques du Tchad, l’APCA est créée.

Point de presse de l’APCA au cinéma le Normandie

L’on ne cessera de le répéter et de le constater; le paysage audiovisuel et cinématographique tchadien est à la traîne et souffre de maux exogènes et endogènes que les acteurs même du secteur  ne ratent pas une occasion de le déplorer et le rappeler à tous. Face au déficit et à l’inefficience du secteur, les acteurs du secteur se sont réunis une soirée d’août 2017, alors que le Tchad célébrait sa fête d’indépendance, l’Association des Professionnels du Cinéma et de l’Audiovisuel (APCA) naissait.

l’APCA, projet en gestation depuis plus de deux ans voit enfin le jour et annonce par un point de presse fait donné dans la salle de projection du cinéma le Normandie, le lancement de ses activités avec la présentation de l’association, de son bureau et de son plan d’action et projets pour 2017-2018. Un plan d’action dont les lignes directives sont les suivantes:

  • Identifier le champ du secteur du cinéma et de l’audiovisuel ;
  • Produire des films à un niveau professionnel de faisabilité ;
  • Sélectionner des scénarii pour participer à des ateliers d’écriture avec des scénaristes professionnels ;
  • Former aux métiers du cinéma (son ; image et lumière)
  • Organiser une journée de réflexion sur le cinéma tchadien ;
  • Organiser des séances de réflexion et d’échange sur le cinéma ;
  • Apporter un appui organisationnel et technique aux projets en cours de cinéma.

Face aux inquiétudes des acteurs et corps concernés du secteur de l’audiovisuel, l’APCA rassure mais reste prudente.

Les problèmes sont légion dans le secteur audiovisuel et cinématographique au Tchad, mais principalement, deux handicapes sortent du lots: le manque de professionnalisme et l’absence des financements. à la suite  de ces deux handicapes, découle tout un chapelet d’autres la rareté des productions et leur non-conformité aux normes internationales, l’absence des productions tchadiennes dans les festivals de cinéma à travers le monde, l’absence des productions tchadiennes sur les chaines de télévision internationales et panafricaines.

Quelles seront la qualité et la nature des relations de l’APCA avec les différentes institutions comme le BUDTRA (Bureau Tchadien des Droits d’Auteur)? avec les forces de maintien l’ordre avec lesquelles l’on rencontre la plupart du temps des frictions lorsqu’il s’agit de faire des prises de vues dans la ville? Quel sera l’apport du ministère de tutelle dans la bonne marche des actions de l’association? etc.

Face à ces interrogations, l’APCA rassure mais reste prudente: l’essor du cinéma et de l’audiovisuel tchadien est également corollaire à l’évolution et de l’adéquation des moeurs tradi-religieux tchadien à un secteur qui doit évoluer dans la compétitivité. La censure est encore bien dure dans le domaine et ne permet pas aux cinéastes d’aborder certains sujets socio-politiques ce qui est quand même très frustrant quand on sait que le cinéma est un art dans lequel l’engagement et l’éveil des consciences sont des pierres angulaires. Jusqu’où l’APCA pourrait-elle participer à faire bouger les lignes? L’avenir nous le dira.

L’Association des Professionnels du Cinéma et de l’Audiovisuel (APCA) veut peser dans la balance du marché audiovisuel.

Le Bureau des guerriers de l’audiovisuel et du cinéma

« Figurez-vous que le Tchad a fait appel à une maison de production sénégalaise pour la production d’un film promotionnel sur le Tchad de 13 minutes à diffuser lors de la rencontre du PND à Paris avec à la clé une facture de 46 millions de francs CFA » s’indigne Issa Serge, Chargé de Projets de l’APAC. Une révélation qui a choqué plus d’un dans le public venu nombreux au point de presse. Comment comprendre une telle chose? N’existe-t-il pas au Tchad des maisons de production capable d’offrir de telles prestations? L’on s’interroge… un exemple qui n’est en fait que l’arbre qui cache la forêt.

La création de l’APCA à ne point en douter répond à un besoin présent et pressant: quel est l’impact du Tchad dans le choc des cultures et des civilisations à travers la mondialisation? Comment le Tchad ira-t-il à la rencontre des autres cultures? devrait-il continuer à être envahi par les cultures et les moeurs des pays voisins? Finira-t-il phagocyter par les cultures importées qui lui arrive via l’internet et la télévision? Autant d’interrogations alarmantes qui ont décidé les acteurs du secteur audiovisuel à faire front commun et à conjuguer ensemble les efforts.

Au regard du paysage audiovisuel et cinématographique actuel, les défis et les chantiers qui attendent l’Association sont énormes mais les membres sont optimistes et rassurent ; ils sont suffisamment armés pour y faire face. Il ne reste plus qu’à attendre l’APCA au pied du mur car c’est là qu’on juge le maçon. Il faudra cependant faire preuve de patience pour voir constater les résultats à venir.

Audiovisuellement votre.

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